J'aime toujours autant les allers-retours entre modes d'expression, l'un suscitant l'autre, l'autre nourrissant l'un, comme un sac et ressac sur les rives de la création.
Voici ce texte:
Mensonge du Marbre érigé
le diamant se consume dans la cheminée
l'arc traîne distendu
près la petite porte
grand trou noir
Une cloche sonne au lointain
on est sur terre
je ne veux pas des plumes de l'archange
Le traducteur arrive englué de vernis
le peintre se présente à petits pas
un visiteur l'épingle
Les feux se croisent
la lune se couche sur une toile
tandis que les chasseurs lancent leurs javelines
la montagne s'agenouille à nos pieds
Fidèle Jalouse, la chienne, veille sur sa portée
l'artiste est étendue sur la table
entre le mur et la fenêtre
Elle est belle
chavirant sans cesse
sous les vapeurs de tango
Son compagnon se déchausse
devant la porte sans cadre
et moi qui mange
en silence
à l'ombre du figuier
Marie Babel
9 x 13 cm, aquarelle et encre sur papier |